« Ce n’est pas la fibre synthétique qui a rendu la fourrure polaire possible. La vraie découverte, c’est la fusion de deux techniques de tissage radicalement différentes pour inventer le premier velours double face » D. Karstad, Directeur Marketing & Creative de Polartec.
Depuis 40 ans, chaque nouveau tissu développé par le fabricant américain de textiles techniques Polartec™ fait le même effet : mais comment faisait-on avant ?
40 ans de fourrure polaire by Polartec™
1981-2021, la ‘Polar Fleece®’ inventée par l’entreprise Malden Mills (connue aujourd’hui sous le nom de Polartec) fête cette année ses 40 ans. L’occasion de revenir sur la petite histoire d’un textile nouvelle génération, qui allait tout simplement révolutionner la façon dont on s’habille et s’équipe pour aller « jouer dehors ».
En 1981, l’entreprise américaine Malden Mills (qui créera en 1991 ans la marque Polartec™,) change la donne dans l’univers de l’habillement en apportant le confort comme vecteur de performance. Car le confort, pour un pratiquant de sports outdoor, ce n’est pas que la chaleur, c’est avant tout résoudre une équation alors impossible pour l’époque, c’est la quadrature du vêtement technique : « Un vêtement qui soit aussi chaud que léger. Qui, tout en protégeant du vent, sache respirer pour évacuer l’excédent de chaleur produit pendant l’effort, et transférer sans faille l’humidité corporelle vers l’extérieur, pour rester bien au sec et offrir un temps de séchage inédit. » Le tout bien sûr dans un confort aussi douillet que devant un feu de cheminée, alors que vous êtes quelque part en pleine montagne par moins dix degrés…
Comme pour toute idée géniale, de celles qui s’imposent rétrospectivement comme une évidence, depuis 40 ans, chaque nouveau tissu développé par Polartec™ fait le même effet : mais comment faisait-on avant ? Pour la ‘fourrure polaire’, l’idée était dans l’air du temps depuis la fin des années 50, et l’avènement des fibres polyester. Pour lutter contre le froid, on n’avait alors d’autres choix que de porter des pulls en laine, certes chauds, mais qui parfois grattaient quelque peu, et pesaient très lourd une fois gorgés d’humidité ; ou encore de tenter l’option doublure en peaux de visons et autres animaux à poils longs… Les fabricants de tissus High-Tech étaient sur le pont, pour essayer de remplacer la laine et imiter la fourrure animale, en reproduisant ses qualités de confort thermique en version synthétique.
Début des années 60, la marque norvégienne Helly Hansen invente la ‘Fiber Pile’, un tricot lâche, qui est gratté pour lui donner son aspect pelucheux, que les marins au long cours connaissent bien. Un premier pas dans l’apport thermique, mais un bond technologique restait à franchir avant de remplacer la nature pour obtenir le confort en toutes conditions.
Le défi de la gestion thermique
Tout en produisant la ‘Fiber Pile’ pour le compte de l’iconique marque norvégienne, l’entreprise Malden Mills (Polartec) mène de front ses propres recherches pour amener les fibres synthétiques à un tout autre niveau de performance.
Comme le confirme David Karstad, Directeur Marketing & Creative chez Polartec™ : « Tout est parti de la demande des pratiquants d’alors, qui, sur le terrain, voulaient quelque chose de plus doux et molletonné. La Fiber Pile n’est qu’un tissu à une face, qui nécessite d’être utilisé avec une doublure ou une couche extérieure. Sa construction lâche et simple face réduit considérablement sa résistance au vent, et les fibres s’empilent lorsqu’elles sont mouillées ». Les ingénieurs de Malden Mills (Polartec) dans le Massachussetts, ont eu l’idée de fusionner deux techniques de finitions alors bien distinctes, pour ainsi créer un nouveau tissu double face qui allait tout changer et c’est comme cela qu’ils créent ainsi la vraie Polaire molletonnée, connue dans sa version originale sous le nom de PolarFleece®. « Avec cette technique inventée par Polartec, on obtient alors deux faces molletonnées qui créent leur propre tissu, il n’y a plus besoin de doublure ou de support, et ça change tout ! Ce n’est pas la fibre synthétique qui a rendu la fourrure polaire possible. La vraie découverte, c’est la fusion de deux techniques radicalement différentes, pour inventer le premier velours double face. Un savoir-faire unique, qui, 40 ans plus tard, différencie encore la Polaire Polartec® de toutes ses imitations » D. Karstad, Directeur Marketing & Creative chez Polartec™.
Hydrophobe, chaud, respirant, cosy… Le tissu est révolutionnaire ! Des centres urbains aux 40° rugissants, en passant bien sûr par les plus hauts sommets des montagnes de la planète, on ne s’habillera plus jamais comme avant, et les pulls en laine de l’époque sont définitivement remisés au placard ! La première isolation synthétique supérieure à la laine et remplaçant la fourrure animale était née, et son succès planétaire assuré. 10 ans plus tard ; le célèbre Time Magazine classait la PolarFleece® de Polartec parmi les 100 inventions les plus importantes du 20esiècle.
La technologie biface
De la première fibre à poils longs à la microfibre polaire biface à poils courts d’aujourd’hui, il a fallu développer les machines à tisser spécifiques pour inventer un tout nouveau tissu, à la structure radicalement différente de ce qu’il était alors possible de faire. Maitrisant déjà la fabrication de la ‘Fiber Pile’, Polartec®, travaillait de son côté sur un tissu en acrylique également matelassé, mais au tissage bien plus serré. Grâce à ses fibres très fines et cisaillées à ras lors de la finition, cette doublure était à la fois plus dense et très douce, à l’aspect duveteux assez proche des microfibres polaires d’aujourd’hui. Mélangez la technique du grattage ou brossage (comme pour les poils longs de la ‘Fiber Pile’, pour apporter volume et moelleux) à celle du cisaillage (comme pour leur doublure en acrylique à fibres courtes, pour la densité qui procure la résistance au vent), et la vraie Polaire, molletonnée et double face que l’on connaît tous aujourd’hui, déferlait sur l’univers Outdoor ! Grâce à sa construction inédite et ses fils en polyester qui repousse l’eau, sa face interne assure le transfert de l’humidité et de l’excédent de chaleur corporelle, que la face externe s’empresse de disperser. Bien plus moelleuse, à la fois dense et aérée, sa structure à poils creux emprisonne le maximum d’air et améliore encore l’isolation, sans rien sacrifier à la perméabilité à l’air nécessaire à un confort thermique inégalable, en action comme au moment de la pause.
Comment est née la marque Polartec
On associe souvent le nom de Patagonia à l’invention de la fourrure polaire. Avec quelques raisons. Retour sur la véritable petite histoire de la fourrure polaire by Polartec™
1981. Polartec (qui s’appelle alors Malden Mills) découvre qu’un fil de polyester aussi fin que le Cachemire peut être tissé en une structure super dense. Puis en le passant par deux process distincts, de brossage et de cisaillage, ils obtiennent une isolation qui dépasse ce que la nature sait faire. Super douce et molletonnée, chaude et super isolante, tout en étant respirante et n’absorbant pas l’humidité. La PolarFleece® est proposée dès 1981 sur le marché US, et en 1982 en Europe. Les évolutions suivantes allaient lui assurer un succès exponentiel lors de la décennie à venir.
1984. Si Patagonia, marque californienne fondée 12 ans plus tôt et encore confidentielle à l’époque, n’a pas inventé la PolarFleeece®, c’est bien sous l’impulsion du grimpeur-surfer Yvon Chouinard que fut développé la version suivante. Celle qui allait donner naissance à l’iconique Patagonia Snap Tee, toujours au catalogue. Fidèle à sa réputation d’excellence, le forgeron de Ventura (Californie du Sud) est tout simplement venu demander aux ingénieurs de Polartec de pousser plus loin la recherche : « Je veux une polaire qui garde mieux son shape à l’usage, qui ne bouloche pas et qui perde moins de fibres au lavage ». Chose faite par les ingénieurs de Polartec avec cette seconde version, appelée Synchilla® chez Patagonia (pour Synthetic Chinchilla, petits rongeurs longtemps chassés pour la douceur de leur fourrure), au confort comme au look inimitables et indémodables. Succès immédiat chez les pratiquants. C’est bien grâce à cette nouvelle version, et à Patagonia, que la Polaire s’impose dans l’univers Outdoor, avant de conquérir le reste de la planète.
Fin 1980. Troisième innovation, cosmétique cette fois, mais qui allait rendre la Polaire universelle : la couleur ! Elle est proposée dans tous les tons imaginables et en version indélébile, imaginez le succès fulgurant de la Polaire à la fin des eighties, plus connues dans les montagnes sous la dénomination des années ‘Fun & Fluo’ ! Les photographes des nouvelles glisses se régalent, et les couvertures des magazines assurent une publicité mondiale à une fourrure qui est devenue l’emblème de son époque. De la planète glisse, elle déferle sur la montagne et la grimpe, elle envahit le streetwear et séduit même les chasseurs pour leurs tenues de camouflage.
1991. Création de la marque Polartec. La PolarFleece®, de plus en plus technique et polyvalente, est désormais déclinée en différentes épaisseurs et densités pour répondre à toutes les conditions et tous les usages. Le savoir-faire acquis lors de ces 10 ans de recherche et développement permet à la marque Polartec de révolutionner le marché et les pratiques outdoor en créant de nouvelles générations de tissus High-Tech : Power Grid™ le premier tissu bi-composants ; Power Shield®, la première vraie soft Shell ; qui débouchera plus tard sur NeoShell®, la première membrane perméable à l’air ; puis Alpha®, la première ‘isolation active, qui seront tous regroupés depuis sous le label Polartec®, qui fête ses 30 ans cette année !
1993. Yvon Chouinard et sa marque désormais mondialement reconnue reviennent à la charge, et lancent un nouveau défi à Polartec®. Stop aux produits pétro basés, nous voulons une fourrure polaire en matières recyclées. Un véritable défi à l’époque, qui pose les fondations du Polartec Eco-Engineering™, un programme ambitieux pour imposer à terme un nouveau ‘triple standard’ dans l’éco-conception textile. En fabricant l’intégralité de ses tissus avec des matières 100 % d’origine post-consommation, pour un produit final 100 % recyclable et 100 % biodégradable.
1994 – Polartec® Power Stretch (Pro). Polartec crée une toute nouvelle catégorie de tissus : polaire extensible avec une grande résistance à l’abrasion et extensible dans 4 directions. Power Stretch Pro est aujourd’hui l’un des tissus les plus demandés sur le marché avec un molleton unique qu’aucun autre fabricant n’a jusqu’à présent été en mesure de réaliser.
1998 – Polartec® Power Shield® est lancé en s’appuyant sur la technologie de laminage à perméabilité à l’air contrôlée ACT. Arc’teryx crée la veste Gamma SV à partir du tissu Power Shield et lance la révolution du « soft shell ». Avec le lancement de Power Shield, Polartec invente une catégorie de vêtements nouvelle et innovante : les softshells. Pour la première fois, un matériau de veste peut être suffisamment résistant aux intempéries pour affronter la grande majorité des conditions, tout en offrant une respirabilité unique pour tout type de produit de coupe-vent ou de protection standard. Il est également doux, extensible et incroyablement silencieux.
1998 – Polartec affine encore son offre de polaire avec le High Loft, la construction polaire la plus chaude et la plus légère à ce jour. L’isolation à mailles ouvertes évacue facilement la chaleur mais fournit une chaleur exceptionnelle.
2000 – Lancement du Polartec® Wind Pro®, un mélange unique alliant résistance au vent et respirabilité, ce qui le rend idéal pour une utilisation de vêtements d’extérieur. Polartec développe plus tard des versions du Wind Pro qui se combinent avec la plateforme High Loft
2005 – Polartec introduit des tissus biomimétiques qui imitent la fourrure animale et les tissus de cartographie corporelle qui varient de manière transparente la densité, le volume et la respirabilité.
2009 – Lancement de Polartec Power Shield Pro, introduisant une combinaison sans précédent de protection contre les intempéries et de respirabilité, ouvrant la voie au futur tissu NeoShell.
2010 – Repreve 100 (100% fil PCR). Une livre de fil Repreve 100 utilise environ 27 bouteilles.
2011 – Lancement de Polartec® NeoShell®, le tissu imperméable le plus respirant au monde.
2012 – Lancement de Polartec® Alpha®, initialement développé pour les forces spéciales de l’armée américaine. Cette innovation donne naissance au concept d’isolation active et crée une catégorie de produits et une approche entièrement nouvelle pour s’habiller pour les activités par temps froid.
2015 : Polartec Power Wool – le premier tissu hybride qui optimise la performance naturelle de la laine grâce à l’ajout de fibres synthétiques hydrophobes
2015 : Polartec Delta – le premier tissu rafraichissant par évaporation
2017 – Polartec présente Polartec® Power Fill ™ avec un contenu 100% recyclé PCR.
2018 : Polartec Power Air – la première technologie de tissu conçue pour réduire la perte des fibres
2021. Polartec®, possède l’intégralité du système 3 couches (sous-vêtement technique / isolation / veste de protection), avec une offre de 18 tissus différents pour toutes les activités, été comme hiver.
A l’aube de cette deuxième décennie du 21e siècle, plus de 65 % des tissus Polartec® sont produits à partir du recyclage de bouteilles plastiques, avec plus de 200 versions de tissus recyclés (à hauteur minimale de 50 %), destinés aux marchés du prêt à porter, du sport, des militaires et des vêtements de travail. Et les best-sellers de la marque, Power Dry®, Alpha®, Fleece Series, Thermal Pro® Power Fill™ ou encore Power Air™, sont disponibles en version 100 % d’origine upcyclée.
Ça chiffre pour la planète
Depuis 1993, Polartec® a retiré de la nature plus de 1,8 milliards de bouteilles en plastique, en upcyclant près de 45 millions de nouvelles vestes en PolarFleece®. Facile de visualiser le bien que cela fait à la planète : mettez bout à bout les 1,8 milliard de bouteilles, et vous ferez 8 fois le tour de la terre ou les quatre cinquièmes de la distance de la terre à la lune, soit plus de 300 000 km.
Le défi pour un monde meilleur
1993. Ce n’était alors ni facile, ni tendance. Et pourtant, le défi est lancé de créer une Polaire qui ne soit plus dérivée du pétrole. Une révolution qui se fera au « goutte-à-goutte », pour introduire à chaque pas technologique une plus grande quantité de matière d’origine recyclée dans la composition des tissus Polartec®. Un bond en avant dans la qualité et la constance de celle-ci est franchi en 2010, quand Polartec® commence à travailler en partenariat avec Unifi, fabriquant de la fibre synthétique recyclée connue sous le nom de Repreve®, issue à 100 % du recyclage de bouteilles plastiques. Polartec® a depuis supprimé de nos poubelles plus de 1,8 milliards de bouteilles en plastique, en les upcyclant pour la confection de 45 millions de nouvelles vestes en PolarFleece®. A l’aube de cette deuxième décennie du 21e siècle, plus de 65 % des tissus Polartec® sont produits à partir du recyclage de bouteilles plastiques, avec plus de 200 versions de tissus recyclés (à hauteur minimale de 50 %), destinés aux marchés du prêt à porter, du sport, des militaires et des vêtements de travail. Et les best-sellers de la marque, Power Dry®, Alpha®, Fleece Series, Thermal Pro® Power Fill™ ou encore Power Air™, sont disponibles en version 100 % d’origine upcyclée.
Power Air : Une empreinte légère comme l’air
Le Power Air™, c’est le nouveau produit du programme Polartec® Eco-Engineering ™, visant à créer des tissus réduisant au maximum leur impact environnemental. 100 % d’origine post-consommation, pour un produit final 100 % recyclable et 100 % biodégradable, via une chaîne d’approvisionnement et de production 100 % certifiée OEKO-TEX® 100 et bluesign®. Grâce une technique d’encapsulage des fibres lissées (comme celles de la Polaire) dans une structure en fils continus (qui se dispersent beaucoup moins facilement) et multicouches, le Power Air™, c’est cinq fois moins de déperdition de microfibres, comparé à d’autres couches intermédiaires traditionnelles.
Les ‘fibres lissées’, qui emprisonnent l’air pour vous tenir au chaud, ont le défaut de migrer trop facilement dans l’environnement. Avec cette isolation nouvelle génération, la déperdition baisse drastiquement de 80 %. Et si d’aventure, quelques fibres atteignaient l’océan, au lieu de le polluer un peu plus ; elles s’y dégradent en quelques années, sans laisser de traces !