La Cour des Comptes minimise de manière importante l’effort d’adaptation des stations engagé depuis de nombreuses années. Elle a défini des scores de vulnérabilité des stations sans tenir compte de la résilience des stations aux changements climatiques. Ce rapport ne tient pas compte non plus de l’engouement persistant des clientèles pour les sports de neige, et plus globalement pour la montagne, ni des projections scientifiques très différenciantes qui tiennent compte des savoir-faire modernes de travail du manteau neigeux et qui améliorent considérablement la tenue des pistes de ski. Par ailleurs, le rapport de la Cour des Comptes est construit à partir d’un panel de 42 stations en large majorité petites et moyennes. Ce panel de 42 stations n’est absolument pas représentatif de la diversité des situations dans les massifs français qui comptent à ce jour 320 stations de montagne.
La Cour disposait de capacité d’investigation étendues : elle aurait pu faire apparaître les forces tout autant que les faiblesses d’un modèle qui, s’il doit certes évoluer, n’est pas sur le point de disparaitre comme le laisse penser la Cour des Comptes.
Pascale Boyer, Présidente de l’ANEM : « Le tourisme des sports d’hiver est indéniablement le moteur économique des territoires de montagne, créateur d’emplois directs et indirects. La diversification d’activités sur les domaines skiables est un enjeu prioritaire. Toutefois, l’activité ski sur les territoires qui conservent des perspectives d’enneigement suffisantes à moyen long terme ne peut pas être rejetée sans nuance. Les territoires de montagne sont de plus en plus confrontés aux calamités naturelles dues aux changements climatiques. Ces territoires doivent de ce fait être soutenus pour assurer la diversification de leurs activités économiques mais également pour affronter les enjeux climatiques.»
Jean-Luc Boch, Président de l’ANMSM : « Les stations de montagne ont déjà amorcé un changement de paradigme s’agissant de leurs investissements. Il est inexact de penser que le tout ski serait l’unique vision des stations de montagne. Il n’existe pas de modèle unique : il est donc illusoire d’analyser le modèle de manière uniforme. Une fois de plus, la Cour des Comptes analyse une situation globale hors de la réalité du terrain et du travail des élus locaux et professionnels. »
Alex Maulin, Président de DSF : « Notre déception est grande de voir nos efforts aujourd’hui caricaturés par la Cour des Comptes. Avec nos partenaires élus et socio-professionnels des stations, nous sommes les premiers concernés par les bouleversements climatiques qui affectent la montagne. Il y a bien longtemps que nous avons pris la mesure de la situation et que nous nous investissons pour réduire notre impact et diversifier nos activités. Nous sommes même la seule profession au monde à avoir pris une feuille de route d’éco-engagements globaux, et à nous être organisés pour supprimer les émissions de gaz à effet de serre sur tous les domaines skiables français d’ici 2037. »